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Comment se passe un bilan auditif dans les centres Audio 2000 ?

Mesurer avec précision la capacité d’une personne à bien entendre la parole et les sons, tel est l’objectif d’un bilan auditif. À qui est-il destiné ? Comment se déroule-t-il ? Les explications d’Adrien Christophe, audioprothésiste Audio 2000 à Grenoble.

Adrien Christophe, audioprothésiste Audio 2000, propose des bilans auditifs dans son centre

Adrien Christophe, audioprothésiste Audio 2000 à Grenoble

Qui devrait faire un bilan auditif ?

Adrien Christophe : Dans l’idéal, tout le monde devrait en faire un… quel que soit son âge. Nous avons pris l’habitude de faire vérifier nos dents ou nos yeux régulièrement, et c’est une très bonne chose. Mais nos oreilles, elles, sont souvent négligées. La plupart des gens ne s’intéressent à leur ouïe que lorsque celle-ci commence à montrer des signes de défaillance. Quel dommage ! Car détecter une perte d’acuité auditive précocement, cela peut par exemple permettre de se faire appareiller, et de retrouver un vrai confort auditif. Plus tôt on franchit le pas, plus la période d’habituation est facilitée. Je conseille donc de faire ce bilan au minimum une fois dans sa vie. Et à partir de 50-55 ans, de le faire plus régulièrement, au moins une fois tous les 3-4 ans.

Pourquoi faire ce bilan au moins une fois dans sa vie ?

A. C. : Parce qu’une perte d’audition n’est pas toujours évidente pour la personne concernée. Parfois, c’est l’entourage qui a des doutes, plus que la personne elle-même. La perte auditive s’installe souvent de manière très progressive, insidieuse, et le cerveau s’y habitue, compense avec les informations qu’il continue de recevoir. On ne s’en rend pas forcément compte, ou alors trop tard, lors d’un traumatisme sonore, ou quand la perte auditive est très importante. Mais certains signes peuvent être le signe d’une perte auditive, et doivent inciter à faire ce bilan. Par exemple une personne qui fait souvent répéter son entourage, qui a du mal à comprendre les conversations lorsqu’il y a du bruit autour, ou qui augmente de plus en plus le volume de la télévision.

Des signaux à prendre au sérieux quel que soit son âge, car les personnes âgées n’ont pas le monopole des problèmes d’ouïe. Les jeunes aussi sont concernés. Certes, le capital auditif s’amoindrit avec l’âge, c’est ce qu’on appelle la presbyacousie. Mais il est aussi et surtout malmené par nos habitudes de vie, l’écoute de sons trop forts dans les écouteurs, les salles de concerts et les boîtes de nuit. Ce qui pose problème, c’est l’écoute de sons forts, de manière prolongée. Le fait d’avoir un accès facile et rapide à ces bilans est une excellente occasion de prendre sa santé auditive en main.

Si une personne décide de franchir la porte d’un centre Audio 2000 pour réaliser ce bilan, à quoi doit-elle s’attendre ?

A. C. : La toute première question qu’on va lui poser, c’est « Que puis-je faire pour vous ? » Les problèmes d’audition sont subjectifs. Nous essayons donc de rassembler le plus d’informations possible sur la personne, ses éventuelles difficultés auditives, son environnement sonore, au travail ou dans ses loisirs, ou les raisons qui l’ont incitée à pousser la porte de notre centre. C’est cette première étape qui va orienter la suite.

« Un simple bouchon de cérumen, par exemple, peut faire baisser l’audition, et fausser les résultats des tests. »

Après ce premier échange, vous réalisez une otoscopie. De quoi s’agit-il ?

A. C. : C’est un examen des oreilles à l’aide d’un otoscope, instrument qui permet d’examiner l’intérieur de l’oreille. Observer le conduit auditif et le tympan permet de s’assurer que l’oreille n’est pas bouchée, que le tympan n’est pas enflammé, ou qu’il n’y a pas d’otite en cours. Car si c’était le cas, l’examen ne serait pas valable. Un simple bouchon de cérumen, par exemple, peut faire baisser l’audition, et fausser les résultats des tests. Si aucune anomalie n’est détectée, le patient peut commencer les tests, dans une cabine insonorisée.

En quoi consistent ces tests ?

A. C. : Nous commençons par effectuer une audiométrie tonale. Le patient porte un casque. Il écoute des sons à l’intensité décroissante, et doit signaler à l’audioprothésiste -par exemple en levant la main- ceux qu’il entend. Si les résultats de ce test ne montrent aucune perte d’acuité auditive, on s’arrêtera là. Sinon, on peut approfondir les résultats obtenus avec une audiométrie vocale. Le patient doit alors reconnaître et répéter des mots, émis à des différentes intensités. Ces deux tests permettent de distinguer audition -c’est-à-dire ce que l’oreille entend- et compréhension -ce que le cerveau arrive à interpréter. Les deux ne vont pas forcément de pair. Après avoir terminé les tests, nous discutons des résultats avec le patient.

« Ces deux tests permettent de distinguer audition -c’est-à-dire ce que l’oreille entend- et compréhension -ce que le cerveau arrive à interpréter. »

Une prescription est-elle nécessaire pour réaliser ce bilan ?

A. C. : Absolument pas. Nous recommandons simplement de prendre rendez-vous. En revanche, si les tests révèlent une perte auditive, nous orienterons le patient vers un ORL. Ce spécialiste pourra alors confirmer les résultats des tests et prescrire, si besoin, une aide auditive. L’audioprothésiste orientera aussi le patient vers un spécialiste s’il a détecté une anomalie.

Le bilan est-il aussi l’occasion de poser toutes les questions que l’on peut avoir sur l’audition ?

A. C. : Tout à fait. Un bilan dure environ 30 minutes. A but non médical, il est gratuit, et sans engagement. C’est un moment idéal pour obtenir de l’audioprothésiste des informations sur sa santé auditive. J’ai souvent des questions du type Ai-je besoin de nettoyer mes oreilles ? Puis-je utiliser des cotons-tiges ? Les gens ont aussi souvent des questions sur les appareils auditifs, leur discrétion, leur efficacité. Nous n’essayons pas de modèle pendant le bilan, mais le sujet peut tout à fait faire partie de la conversation. Nous pouvons aussi leur donner des conseils pour protéger leur audition. Une perte auditive peut conduire la personne à s’isoler, et, sur le long terme, peut accélérer le déclin cognitif. Sur ce sujet, la prévention est précieuse, et c’est ce que permettent ces bilans auditifs.

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