Covid-19 : des masques transparents « inclusifs »
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Le port du masque contre la propagation de la Covid-19 est vécu comme un obstacle à l’inclusion sociale pour les personnes sourdes et malentendantes, en entravant la lecture labiale. La Fédération Nationale des Sourds de France estime à 300 000 le nombre de personnes sourdes, dont 1/3 pratiqueraient au quotidien la langue des signes.
Selon différentes associations de défense des droits des personnes handicapées, les personnes présentant des troubles de compréhension du langage sont ainsi privées de l’expression du visage, et des lèvres en mouvement qui contribuent au message communiqué. En outre le masque rend la voix moins forte. Les personnes malvoyantes qui s’orientent grâce au son de la voix sont aussi gênées au quotidien et les enseignants pointent les difficultés pédagogiques liées au port du masque avec les jeunes enfants, car celui-ci entrave l’articulation claire des mots, mais aussi le sourire et la démonstration de bienveillance.
Plusieurs modèles de masques à fenêtre transparente sont développés en France, voire déjà certifiés par les autorités publiques, comme les masques Sourire (Odiora), Inclusif® ou Beethoven (Where the daffodils grow). Les entreprises productrices enregistrent une forte demande, avec plusieurs dizaines de milliers d’unités commandées par jour. L’Éducation Nationale a d’ailleurs passé commande de 100 000 unités et le milieu associatif, comme la Fondation pour l’audition, et professionnel, pour les entreprises avec des missions handicap, entend aussi y accéder. Aujourd’hui, ces masques sont vendus à une dizaine d’euros l’unité. La secrétaire d’État en charge des personnes handicapées Sophie Cluzel a appelé à généraliser ces masques et à faire baisser leur prix.