Fumer, c’est aussi augmenter son risque de perte auditive
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Une étude japonaise, publiée mi-mars dans la revue Nicotine & Tobacco Research, confirme que le tabagisme contribue à une altération de l’audition. L’effet de la cigarette est même « dose-dépendant », c’est-à-dire que plus le nombre de cigarettes fumées est élevé, plus la perte auditive est marquée.
De précédents travaux avaient déjà souligné le lien entre l’addiction au tabac et la baisse de l’acuité auditive, mais le mérite de cette nouvelle enquête tient dans la durée du suivi (jusqu’à 8 ans) et l’importance de l’échantillon observé (50 195 personnes âgées de 20 à 64 ans). L’étude a notamment permis de montrer que le risque de perte auditive des fumeurs est plus important sur les fréquences aigües. Elle a également mis en exergue que cette altération de l’ouïe pouvait être réversible en cas de sevrage tabagique.
Les chercheurs ne connaissent pas encore les causes de cette baisse auditive liée à la consommation de tabac, mais suggèrent que la nicotine pourrait jouer un rôle : son effet vasoconstricteur et son impact sur la viscosité du sang pourraient entraîner une réduction de l’irrigation de l’oreille interne. Ils font également l’hypothèse que la nicotine pourrait être toxique pour la cochlée, en se fixant sur ses cellules ciliées externes, responsables de la perception des sons aigus. Si tel était le cas, l’usage de la cigarette électronique aurait également un impact sur l’audition. Une donnée que des études complémentaires devront confirmer.
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