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La protéine Tau, point commun entre Alzheimer et la perte auditive

Étude après étude, les chercheurs sont formels : la déficience auditive non appareillée nuit à notre cerveau. Une des plus récentes, publiée dans la revue eBioMedicine [1], semble trouver un ennemi commun à la perte auditive et à la maladie d’Alzheimer : la protéine Tau. Explications.

Protéine Tau impliquée dans la maladie d'Alzheimer et la perte de l'audition

© Getty Images/Science Photo Library RF

Se détendre avec le bruit des vagues ou de la pluie, écouter un morceau de Mozart ou de Bénabar… Au-delà de toutes les émotions que nous apportent les sons, il y a bien d’autres raisons de se préoccuper de son ouïe, avant même qu’elle ne commence à montrer des signes de défaillance. De plus en plus d’études montrent ainsi que les personnes âgées ayant des troubles auditifs connaissent une accélération des troubles cognitifs, par rapport aux personnes entendant parfaitement bien.

Les chercheurs de l’université de Fudan, en Chine, rappellent dans leur étude publiée dans la revue eBioMedicine que la perte d’acuité auditive a été identifiée comme le principal facteur de risque de démence, devant le manque d’éducation, la cigarette et la dépression. Ces chercheurs se sont penchés sur le rôle de la protéine Tau. Son accumulation anormale dans le cerveau conduit à la dégénérescence des neurones, créant un terrain favorable aux maladies neurodégénératives. Or, les chercheurs ont aussi montré qu’une perte auditive était associé à un niveau élevé de protéines Tau dans le liquide céphalo-rachidien.

En se basant sur les données de près de 170 000 personnes, issues de l’UK Biobank, du Chinese Alzheimer’s Biomarker and Lifestyle, et de l’Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative, ils ont aussi conclu qu’une mauvaise acuité auditive « était liée à un volume inférieur du cortex temporal, de l’hippocampe, du lobe pariétal inférieur, et à un volume de matière grise inférieur. » Les chercheurs pensent que l’atrophie cérébrale et l’accumulation excessive de protéines Tau liées à la perte auditive pourraient être un facteur favorisant la survenue d’Alzheimer. Toutes les zones d’ombre n’ont pas encore été levées. « Il reste à évaluer plus précisément ces mécanismes dans des études animales futures », reconnaissent ainsi les auteurs de l’étude. Une chose est sûre, c’est un argument de plus pour porter une aide auditive, dès que le besoin s’en fait sentir. De quoi mieux entendre, mieux communiquer, et ralentir le déclin de ses capacités cognitives.

 

[1] Hearing impairment is associated with cognitive decline, brain atrophy and tau pathology, Wang et al., 2022.

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