La startup Vertidiag développe deux molécules contre les vertiges dont l’une issue du venin d’abeille
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Perte d’équilibre, sensation de tourbillonner, nausées, les vertiges sont un symptôme fréquent et handicapant. Selon le Dr Michel Toupet¹, ORL, créateur du centre Falguière, situé à Paris, spécialisé dans ces pathologies et dans la prise en charge des acouphènes : « En France, les vertiges font l’objet de 300 000 consultations par semaine, soit plus de 15 millions par an », ce qui représente 1 % des visites médicales d’urgence.
Les origines des vertiges sont nombreuses et les trois plus fréquentes sont le vertige paroxystique bénin (VPPB), vertige rotatoire déclenché par les changements de positions de tête qui persiste pendant moins d’une minute, la maladie de Ménière qui se caractérise par des crises de vertiges accompagnés d’une perte progressive de l’audition dans une seule oreille ainsi que des acouphènes. Enfin, la névrite vestibulaire est une inflammation du nerf qui innerve les canaux vestibulaires (oreille interne). Elle provoque des vertiges soudains qui peuvent s’accompagner de nausées et qui durent de trois à sept jours. Certains troubles comme le VPPB répondent bien à des prises en charge simples à l’aide de manœuvres thérapeutiques ayant pour objectif de déplacer les petits cristaux contenus dans les canaux de l’oreille interne, dont le déplacement est à l’origine des vertiges. D’autres troubles sont plus difficiles à ajuster.
Créateurs en 2020 de la startup marseillaise Vertidiag, Christian Chabbert, directeur du groupement de recherche de Physiopathologie Vestibulaire, et Brahim Tighilet, maître de conférence à l’université d’Aix Marseille, chercheurs au Laboratoire de neurosciences sensorielles et cognitives du CNRS (Aix-Marseille), travaillent sur deux molécules qui agissent sur les mécanismes du vertige et non le symptôme lui-même. Ils ont isolé dans le venin d’abeille une première molécule qui réduit significativement le syndrome vertigineux. Contrairement à de nombreux traitements des vertiges, cette molécule semble très bien tolérée. La seconde substance, qui n’est pas élaborée à partir du venin d’abeille, semble elle aussi agir de manière efficace. Ces deux molécules font l’objet d’un programme d’études cliniques conduit par la startup et le Centre des vertiges de l’Hôpital européen de Marseille. « Nous choisirons sous peu la molécule qui sera développée en priorité » indiquait récemment Nicolas Chanut, président et cofondateur de Vertidiag. La startup espère, d’ici 5 ans, proposer un traitement issu de ses recherches.
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