L’Académie Nationale de Médecine alerte sur la pollution lumineuse impactant la rétine
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Après l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Académie Nationale de Médecine, dans son expertise en 2021, exprime son inquiétude face à la lumière artificielle, composée de différentes longueurs d’ondes, et notamment sa composante bleue (380-500nm), un polluant délétère pour la rétine. Selon son rapport adopté le 29 juin dernier¹, sa phototoxicité (effets néfastes de la lumière sur l’œil) et la désynchronisation des rythmes biologiques qu’elle induit, constituent des préoccupations importantes de santé publique.
L’exposition de la population à la lumière bleue a fortement augmenté, notamment le soir avec des éclairages artificiels ou des écrans riches en lumière bleue. On retrouve également la lumière bleue dans l’éclairage public, les éclairages de certaines infrastructures ainsi que les phares de véhicules. La lumière artificielle crée des lésions sur les photorécepteurs rétiniens, c’est-à-dire les cellules spécialisées dans la réception de la lumière, et perturbe la nuit le métabolisme de régénération des pigments photosensibles qui perçoivent les rayons lumineux.
Cette phototoxicité est d’ailleurs reconnue comme un facteur de risque majeur de maladies dégénératives de la rétine, comme la DMLA.
L’exposition à la lumière nocturne dérègle aussi l’horloge interne, en inhibant la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. Les experts pointent le rôle de cette désynchronisation et de la privation de sommeil dans l’incidence plus élevée de 50 à 200 % de cancers du sein chez les infirmières postées de nuit. Les travailleurs de nuit ne sont pas les seuls exposés, c’est aussi le cas des adolescents, du fait d’un usage prolongé des écrans le soir ou la nuit.
L’Académie Nationale de Médecine invite chacun à se prémunir de l’exposition à la lumière bleue par exemple grâce à des ampoules à lumière jaune, des LEDS n’émettant pas dans le bleu, et à des filtres à lumière bleue pour les écrans. Elle souligne le rôle majeur des parents dans la prévention de la surconsommation des écrans. Quant aux pouvoirs publics et aux industriels, l’Académie Nationale de Médecine, les encourage à mieux réglementer les éclairages et à promouvoir des pratiques protectrices pour le travail de nuit.
Les effets des rayonnements optiques artificiels Source : Institut National de Recherche et de Sécurité
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