« mHealth Quality »
Il existe 165 000 applications bien-être et santé dans les magasins App Store et Google Play, selon la dernière étude d’IMS Institute for Healthcare Informatics. 40 % sont dites « médicales » (suivi des maladies chroniques, glycémie, base de données médicamenteuses…) et 60 % sont dédiées au bien-être (sommeil, podomètre…). Et si elles sont beaucoup téléchargées, peu sont, en réalité, régulièrement utilisées. C’est pourquoi la startup française DMD Santé crée le premier label pour certifier la valeur scientifique des applications santé et leur respect de la législation.
Face à l’absence d’une structure rattachée au ministère de la Santé pour évaluer et labelliser les applications mobiles consacrées à la santé, une startup a décidé de créer ses propres critères à l’aide de professionnels de santé et de patients. DMD Santé a mis en place en septembre 2015 le « mHealth Quality » (qualité de santé mobile). Il s’agit du premier label français donnant une certification à des applications de santé.
Liste des critères pour être labellisé « MHealth Quality »
- la pertinence des contenus médicaux,
- l’analyse juridique et la protection de la vie privée,
- l’analyse réglementaire,
- la conformité éthique,
- la sécurité du code,
- la valeur d’usage en vie réelle au travers de panels d’usagers potentiels
Pour obtenir ce label, l’éditeur doit remplir un questionnaire.
Sur le site mhealth-quality.eu, l’éditeur choisit la catégorie de son outil (application destinée à l’observance, base de médicaments, serious game…). Des questions sont ensuite générées. Elles permettent de vérifier la conformité médicale, juridique, éthique et de vérifier les bonnes pratiques sur la sécurité informatique. Le nombre de questions dépend de la complexité de l’application.
« On dispose d’une base de 350 questions pour 34 catégories possibles », explique Guillaume Marchand, président de la startup DMD et médecin psychiatre, lors du premier forum parlementaire sur la santé connectée, qui s’est tenu le 29 mars.
In fine, l’éditeur reçoit un avis et des conseils selon les réponses données afin d’améliorer son application. Il obtient également des notes. Il doit acquérir suffisamment de points pour les différents thèmes du questionnaire dont le contenu est modifié si la législation évolue. Et, il ne doit pas faillir à une question éliminatoire : « par exemple, si aucune source médicale ne vient étayer la formule, l’application ne peut être labellisée ».
« L’idée était de créer comme pour les voitures, un contrôle technique, c’est-à-dire une marque de confiance. L’objectif est de diffuser un guide des bonnes pratiques. […] On ne veut pas sanctionner les éditeurs. Le but est de les accompagner », précise l’entrepreneur.