Première étude sociologique sur l'audioprothèse
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Présentés en mars dernier au 40e Congrès des audioprothésistes, les travaux de Pierre-André Juven, docteur en socio-économie de l’innovation (Inserm) et de Frédéric Pierru, chargé de recherche en sociologie (CNRS), constituent la première analyse sociologique jamais réalisée sur l’audioprothèse.
Menée à partir d’entretiens individuels avec des audioprothésistes et des patients et l’observation de 42 consultations, cette enquête apporte des conclusions intéressantes qui peuvent expliquer en partie le défaut d’appareillage des Français. Trois millions ne portent pas d’audioprothèses alors qu’ils en auraient besoin.
Les deux principaux enseignements de cette étude :
- « L’appareil auditif n’est pas autosuffisant. Il s’inscrit dans un réseau sociotechnique. » En effet, l’acceptation du port d’un appareil auditif est lié au cadre de vie de la personne, qui ne se limite pas à ses moyens financiers. La « familiarité » avec l’appareillage auditif est également déterminant (avoir des proches appareillés) ainsi que le mode de vie et le degré de socialisation des personnes.
- « L’activité de l’audioprothésiste est hybride aux frontières du soin, de l’ingénierie et du commerce. » Éducation thérapeutique et écoute des patients sont cruciaux pour la bonne observance. Les audioprothésistes jouent un rôle de conviction, qui dépasse la seule interaction marchande ou technique.
L’intégralité de l’enquête : https://hal.archives-ouvertes.fr/