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Les multiples facettes de la vision dans la pratique sportive

Bien voir concourt à la performance sportive mais cette bonne vision ne saurait se résumer à la seule acuité visuelle. Les sportifs de haut niveau développent de nombreuses autres compétences visuelles qui leur permettent d’appréhender de manière dynamique leur environnement et d’améliorer leur performance. Tour d’horizon.

Par le Dr Xavier Zanlonghi.

Dr-Xavier-ZANLONGHILe docteur Zanlonghi est ophtalmologue et chef de Service à la Clinique Jules Verne de Nantes où il est responsable du Centre basse vision, du Centre d’évaluation à la conduite et du Centre de compétence maladie rare intégré à la filière sensgène (filière de recherche sur les maladies rares sensorielles). Il a développé une activité basée sur l’exploration fonctionnelle de la vision, l’évaluation et la rééducation en basse vision, les bilans d’aptitude à la conduite, les maladies génétiques rares et orphelines. Il donne des cours d’ophtalmologie dans diverses facultés et réalise des missions d’expertises pénales, civiles, assurantielles ainsi que des missions d’expertise auprès d’organismes publics.

 

L’essentiel

Si l’acuité visuelle joue un rôle primordial important dans la pratique sportive, elle ne peut se suffire à elle-même. La bonne perception du mouvement, des reliefs ou encore des contrastes est nécessaire au sportif pour appréhender correctement son environnement et améliorer sa performance. Cette dernière s’appuie également sur la bonne coordination œil-cerveau qui va permettre d’augmenter la vitesse d’analyse des informations visuelles captées et de réagir en conséquence. L’entraînement de la vision aide à améliorer ces compétences.

De nombreux équipements ont aussi été développés pour protéger la vision lors de pratiques à risques, ou encore pour permettre aux sportifs de bénéficier d’une correction optique lors de leur activité.

L’œil joue un rôle important et même essentiel pour la pratique de nombreuses activités sportives. Comprendre le rôle de la vision dans toutes ses dimensions (dynamiques, cognitives…) et identifier pour chaque sport les compétences visuelles requises, font actuellement l’objet de nombreuses études. Si les connaissances sont encore parcellaires, des travaux visant à améliorer la stratégie visuelle des sportifs sont en cours de développement.

Une bonne vision : il n’y a pas que les dixièmes qui comptent !

La perception du mouvement

L’acuité visuelle est la capacité à distinguer un objet de loin, permettant de déterminer la qualité de la vue. Elle est calculée en dixièmes, où 10/10 correspond à une acuité normale. En dessous de ce score, la vue présente des défauts ; au-dessus, elle est plus aiguisée que la moyenne. Cependant, on peut avoir une acuité visuelle supérieure à 10, et être totalement incapable d’attraper un ballon. La raison tient au fait que pour frapper ou recevoir une balle, ce n’est pas la perception des détails qui compte mais celle du mouvement. Lors d’une consultation d’ophtalmologie, les différents tests réalisés mesurent de manière statique la vision centrale (vision de précision) et la vision périphérique (champ visuel). Mais il existe de nombreux autres indicateurs qui tiennent compte du mouvement. Par exemple « l’acuité visuelle dynamique », qui désigne la capacité à percevoir les détails d’un objet en déplacement ou le « champ visuel attentionnel », faculté d’identifier la présence d’éléments dans un environnement mouvant. Ces deux modes de perception sont cruciaux dans de très nombreuses disciplines (sports de balle, sports de combat, conduite…).

Examen visuel : que dit la règlementation ?

Il est important pour tout sportif de faire contrôler sa vue. Car s’il convient de protéger ses yeux lors de certaines activités, avoir une mauvaise vue augmente radicalement les risques d’accidents.

Les sportifs qui pratiquent une activité sans être titulaire d’une licence ne sont soumis à aucun examen visuel obligatoire. L’obtention d’une première licence d’une fédération sportive est subordonnée à la présentation d’un certificat médical de non contre-indication. Lors du renouvellement d’une licence sportive, la présentation d’un certificat médical d’absence de contre-indication est exigée tous les trois ans.  Les principaux sports qui requièrent un examen ophtalmologique pour l’obtention d’une première licence sont les sports de combat dans lesquels la mise « hors de combat » (le KO) est autorisée, l’alpinisme de pointe et les sports utilisant des armes à feu.

Concernant les sportifs de haut niveau, qui participent à des compétitions classées, un examen ophtalmologique annuel est nécessaire pour les sports mécaniques, les sports aériens, les disciplines alpines, les sports de combat (sans KO). Ce sont les fédérations sportives qui définissent le contenu de l’examen ophtalmologique dans leur règlement médical.

D’autres paramètres influent sur la performance sportive, tels que l’appréciation de la distance. C’est notamment par elle que le sportif évalue la vitesse de la balle et détermine où se positionner pour la récupérer. Cette vision de la distance et du relief est liée à la capacité du cerveau à interpréter l’infime différence entre l’image qui provient de l’œil droit et celle issue de l’œil gauche (vision binoculaire). Meilleure sera la qualité de la « fusion » des images par le cerveau (aussi bien en vision de près que de loin, en vision de précision que dans le champ périphérique), meilleure sera la compréhension de l’environnement en mouvement. Le relief, les contrastes et la couleur

En association avec la perception des reliefs, la vision des contrastes est également essentielle pour tous les sports de rapidité comme la conduite, le vélo ou encore le ski. C’est elle qui permettra de déceler une petite anomalie sur la route, de repérer des graviers et d’éviter l’accident. Dans les environnements monocolores (par exemple, les paysages de neige où tout semble blanc) les contrastes aident à mieux identifier la texture du sol et distinguer les détails clefs qui feront la différence.

La vision des couleurs peut jouer un rôle, notamment pour les sports de balle. Il faut choisir une couleur de balle qui se distingue bien de l’environnement. Il y a une dizaine d’années, afin que les téléspectateurs suivent mieux le mouvement du ballon lors des télétransmissions, il avait été tenté de jouer au foot avec des ballons orange. C’était sans compter sur le fait qu’un garçon sur 12 est daltonien [1] et ne perçoit pas la différence entre le vert (pelouse) et le rouge-orangé. Statistiquement il pourrait donc y avoir un à deux joueurs daltoniens par équipe.

La motricité de l’œil

Enfin les saccades, ces mouvements très rapides de l’œil, visent à amener le plus rapidement possible l’image sur la fovéa, la zone centrale de la rétine dédiée à la vision de précision. Plus les saccades sont rapides et précises, plus vite un élément en mouvement est identifié (vitesse, position…) et plus le sportif peut réagir rapidement à cette image. Le gain de quelques millisecondes donne clairement un avantage au sportif dument entrainé à accélérer la vitesse de déplacement de l’œil. On utilise les sports rapides comme par exemple le ping pong avec des balles bien contrastées, comme support de rééducation pour les jeunes déficients visuels.

Le cerveau, l’autre organe de la vision du sportif

Ce sont donc non seulement les performances intrinsèques de l’œil mais aussi la parfaite coordination entre l’œil et le cerveau, entre la vision et le déplacement du joueur qui vont être des éléments déterminants de l’habilité d’un sportif.

L’entraînement vise à développer une véritable « économie du regard », c’est-à-dire rendre le binôme œil-cerveau surperformant et perfectionner tous les aspects de la vision dynamique (saccades oculaires, « poursuite » d’un objet en mouvement, anticipation et recherche visuelle…).

Les recherches entreprises autour de la vision du sportif ont permis de donner un socle scientifique au concept de vista (« vision du jeu » ou « lecture du jeu »), employée sur le terrain et dans les commentaires sportifs. Il s’agit de la capacité d’un joueur à capter de manière instantanée une multitude d’informations statiques et dynamiques, dans le champ visuel le plus large possible, à les analyser et à réagir en conséquence. Cette lecture du jeu, qui repose sur des schémas cognitifs, permet également de prévoir les mouvements à venir. Le binôme œil-cerveau ne se contente pas de capter en temps réel toutes les informations pertinentes, il anticipe la suite d’une séquence de jeu. Au basketball, le joueur devra, par exemple, toujours être alerte quant à la position et aux mouvements de ses coéquipiers, de ses adversaires, ainsi que de la balle (dribble, passe en l’air, de côté…), tout en anticipant les passes, rebonds… pour savoir comment réagir et se positionner lui-même dans l’espace.

L’apport de la technologie fait de son côté avancer à grands pas les connaissances. Aujourd’hui, pour évaluer les différents paramètres de la vision, nous disposons d’oculomètres capables de mesurer en temps réel tous les mouvements de l’œil. Des systèmes binoculaires riches en capteurs permettent aussi d’analyser conjointement les déplacements oculaires et les mouvements de la tête… Ces systèmes sont légers, simples d’utilisation et assez peu coûteux. Grâce à eux, il est non seulement possible d’imaginer de nouvelles stratégies de rééducation des mouvements de l’œil chez des patients malvoyants ou touchés par une affection cécitante, mais également d’évaluer l’efficacité de ces stratégies. Ces approches de compensation pourraient, là encore, être déclinées pour optimiser la vision sportive.

Le sport un risque pour les yeux ? 

Quelques études suggèrent que l’activité sportive pourrait concourir à prévenir certains troubles visuels notamment les pathologies de basse vision telles que la DMLA, le glaucome et la rétinopathie diabétique [2] [3].

Néanmoins le sport peut présenter des dangers sur la vision, soit en affectant le cerveau visuel (traumatismes crâniens) soit, plus directement en altérant l’œil ou l’orbite.

Les activités réputées les plus dangereuses pour les yeux sont les sports de raquette en raison de la vitesse et de la puissance de la balle. D’autres activités, comme le vélo, soumettent les yeux au risque de projection (gravier ou poussières dans l’œil…). Le soleil, le vent, l’eau sont également des ennemis de l’œil. La majorité de ces accidents sont évitables.

D’où l’importance de protéger ses yeux lorsqu’on pratique certains sports. De nombreux équipements, proposés par les opticiens, permettent de garantir la sécurité du sportif tout en lui assurant un meilleur confort.

Quels sont les sports à risque pour les yeux

Les niveaux de risques oculaires sont classés en faible, modéré, élevé [4] :

·       Risque faible : course, natation, gymnastique, cyclisme, tous les sports sans balle, ni canne, ni raquette, et sans contact corporel

·       Risque modéré : tennis, badminton, football, volleyball, golf…

·       Risque élevé :

o   Petit projectile rapide de type paintball, Airsoft…

o   Projectile solide, ou utilisant une canne, ou avec de nombreux contact corporel : cricket, hockey, basket, squash, escrime,

o   Sport de contact : boxe, arts martiaux

Protection ou levier de performance, comment les équipements optiques s’adaptent aux activités sportives

Des équipements préventifs des risques propres à certaines activités

  • Pour les sports « violents » comme les sports de combat, on peut utiliser des masques ou des lunettes tenues par bandeau élastique pour se protéger d’un coup malencontreux. Certaines lunettes sont d’ailleurs fabriquées avec des matériaux résistants contre la casse. Par exemple, dans certains sports, comme la pelote basque, des lunettes de protection sont obligatoires en compétition.
  • Pour la natation, l’eau chlorée des piscines et l’eau de mer sont des irritants. Les masques et lunettes de natation sont conseillés. Les magasins d’optique proposent en outre de nombreuses lunettes et masques avec un traitement spécifique des verres (antibuée). Pour les nageurs requérant une correction visuelle, on trouve des masques dans lesquels peuvent être fixés les verres correcteurs ou encore des lunettes de piscine avec verres adaptés à la vue.
  • Les sports de vitesse (course, vélo…) peuvent nécessiter des protections contre le vent ou encore la poussière. On trouve des lunettes à formes spécifiques pour convenir au mieux au sportif et à sa pratique (lunettes galbées, coques de protection sur les côtés des verres pour protéger du vent…). Ces équipements sont facilement disponibles dans les magasins d’optique.
  • Pour les sports d’eau en extérieur et toutes les activités exposant au soleil et à la réverbération, il est indispensable de porter des verres filtrant les rayons UV. Les verres photochromiques (qui s’obscurcissent et s’éclaircissent en fonction de l’intensité des UV) sont une bonne solution. Mais lorsque la luminosité est intense, voire extrême, comme c’est le cas en montagne, ce sont les verres de grade 4 qui sont les plus adaptés (filtrant 100 % des UV et 92 % des radiations du visible). Des filtres infrarouges sont également recommandés. Pour ces équipements, diverses technologies sont employées (verre polarisant, revêtement miroir…) pour prévenir l’éblouissement, la distorsion des couleurs ou encore la perte de sensibilité aux contrastes.

S’il existe de nombreuses protections pour les yeux, il faut également veiller à utiliser le bon équipement selon sa pratique. Par exemple, les verres solaires de grade 4 sont recommandés en montagne mais interdits pour la conduite car la visibilité peut devenir nulle (à l’ombre ou dans un tunnel par exemple). Il convient donc de demander conseil à son opticien pour trouver les équipements les plus adaptés à sa pratique.

Des équipements visuels qui s’adaptent aux exigences des pratiques sportives et permettent d’augmenter sa performance

Corriger un trouble visuel est important dans la majorité des sports car une vision défaillante accroît le risque d’accident. Pour la pratique sportive, les lunettes doivent être légères, non dangereuses (matériaux en polycarbonate), stables sur le visage avec un dispositif anti-perte (bandeau élastique), compatibles avec l’équipement de tête le cas échéant (casque de moto, masque de plongée…). Aussi, de nombreux opticiens connaissent bien les exigences des pratiques sportives et certains se sont même spécialisés dans ce secteur. Ils proposent des  lunettes ou lentilles apportant une solution aux sportifs dont la vue a besoin d’être corrigée. Une large gamme de produits a été développée pour répondre à l’ensemble des besoins en termes de correction et de performance.

Pour les sports en extérieur sur l’herbe, comme le golf, les verres à teintes magenta-rosées vont permettre d’augmenter le contraste vert-magenta en rendant le vert plus foncé. Les verres jaunes de leur côté, prisés des cyclistes, sont également très utiles pour améliorer la vision nocturne.

Pour certains sports, mieux vaut privilégier les lentilles, adoptées par beaucoup de sportifs, professionnels ou non : dans les sports collectifs, car elles offrent liberté de mouvement et vision périphérique, dans le tennis ou le badminton, car les lentilles suivent les mouvements des yeux,  dans le ski ou le vélo, où les lentilles permettent de porter un large choix de casques, masques, lunettes de soleil de sport. Certaines lentilles sont dotées de filtres UV qui protègent les yeux, voire sont photochromiques, c’est-à-dire qu’elles foncent au soleil.

Le port des lentilles dans le cadre de sports aquatiques ou d’activités se déroulant près de l’eau n’est en revanche pas recommandé, que ce soit l’eau des piscines, des océans ou des lacs. Même dans l’eau chlorée, les bactéries et autres organismes dangereux peuvent proliférer et constituent un risque d’infection oculaire.

Le recours à la chirurgie pour augmenter artificiellement l’acuité visuelle laisse plus dubitatif. Certains sportifs, comme le golfeur Tiger Woods et quelques tennismen célèbres, ont opté pour des opérations de chirurgie réfractive, soit pour se dispenser de lunettes ou lentilles pendant les épreuves, soit pour bénéficier d’une acuité visuelle au-dessus des normes. Il n’est cependant pas prouvé qu’une acuité visuelle augmentée améliore les performances : différentes études, notamment sur des joueurs de basketball [5], suggèrent que la précision du tir des joueurs n’est pas altérée si l’on dégrade expérimentalement leur vision par l’ajout de filtres. Et surtout, la chirurgie réfractive peut présenter des risques dans certains sports. Pour la boxe par exemple, elle est contre-indiquée car elle fragilise l’œil.

C’est donc en prenant conscience des nombreux paramètres de la vision, autres que l’acuité, que le sportif sera à même d’améliorer sa perception de l’environnement et, par-là, sa performance. Capter les informations, les analyser, réagir, anticiper, tout cela lui donnera un avantage conséquent sur son adversaire. Et grâce à l’évolution des équipements optiques avoir une « mauvaise vue » ne sera plus un obstacle.

 

 

[1] SNOF – La vision des couleurs, disponible sur : https://www.snof.org/encyclopedie/tout-savoir-sur-la-vision-des-couleurs#dalton

[2] “Voluntary exercise attenuates choroidal neovascularization in mice”, disponible sur : https://www.lanutrition.fr/faire-de-lactivite-physique-pour-garder-de-bons-yeux

[3] « Voluntary exercise attenuates choroidal neovascularization in mice source : https://www.lanutrition.fr/faire-de-lactivite-physique-pour-garder-de-bons-yeux

[4] Jeffers JB An on going tragedy: pediatric sports related eye injuries. Semin Ophthalmol 1990, 5, 216-23

Larrison WI, Hersh PS, Kunzweiler T, Shingleton BJ, Sports-related ocular trauma, Ophthalmology 1990, 97, 1265-9

The epidemiology of sports-related ocular trauma. Int Ophthalmol Clin 1988,28, 199-202

[5]“Set Shot Shooting Performance and Visual Acuity in Basketball” disponible sur : https://journals.lww.com/optvissci/Abstract/1992/10000/Set_Shot_Shooting_Performance_and_Visual_Acuity_in.4.aspx

 

Bibliographie

Œil Et Sport – EMC, Zanlonghi X., Praud R., Marchais N., Edelson C. En cours de publication

Dr Zanlonghi, Aptitudes visuelles, www.ophtalmo.net/bv/MAJ/aptitude-visuelle-metier-sport.pdf

Jeffers JB An on going tragedy: pediatric sports related eye injuries. Semin Ophthalmol 1990, 5, 216-23

Larrison WI, Hersh PS, Kunzweiler T, Shingleton BJ, Sports-related ocular trauma, Ophthalmology 1990, 97, 1265-9

The epidemiology of sports-related ocular trauma. Int Ophthalmol Clin 1988,28, 199-202

https://www.sports.gouv.fr/pratiques-sportives/pratique-securite/securite-sur-la-voie-publique/Certificat-medical

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-10/guide_aps_chapitre_6_la_consultation_medicale_ap.pdf

https://www.service-public.pf/djs/wp-content/uploads/sites/33/2018/05/2018.MOD_.CM-PR.v1.pdf

https://www.sports.gouv.fr/accueil-du-site/actualites/article/le-certificat-medical-de-non-contre-indication-a-la-pratique-sportive-remplace

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